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Les lectures d'Elna

19 décembre 2015

HAVREFER – LE HÉRAUT DE LA TEMPÊTE : UN LIVRE HORRIBLEMENT FASCINANT

Havrefer - tome 1

   

  Titre : Havrefer - Tome 1 : Le héraut de la tempête

  Auteur : Richard Ford

  Prix : 22€

  Éditeur : Bragelonne

  Parution : 18 mars 2015

  Nombre de pages : 480

  Genre : Dystopie, Fantasy, Science-Fiction

  Résumé : 

Capitale portuaire des États libres, Havrefer était jadis un symbole de puissance. Mais le roi est parti en guerre et la ville pourrit de l'intérieur. Profitant de la fragilité du pouvoir, le seigneur de guerre Amon Tugha approche. Son héraut s'est infiltré dans la cité pour recruter une pègre redoutable, tandis qu'un mystérieux sorcier terrorise la population en commettant d'atroces sacrifices.

Alors que l'ombre du chaos se profile, un groupe inattendu se forme : un mercenaire, une jeune mendiante, un apprenti magicien, une princesse et un assassin vont s'allier ou s'affronter au sein des murs de la cité... sans savoir encore que chacun d'eux a un rôle-clé à jouer dans le destin de Havrefer, qui s'annonce sanglant.

 

 

Dégoûtant, vulgaire et addictif. Voilà ce qui résume parfaitement Le Héraut de la tempête, premier tome de la série Havrefer de Richard Ford édité chez Bragelonne.

 

Dans ce roman, on suit l’histoire de plusieurs personnages qui n’ont d’apparence rien en commun mais dont les chemins vont inévitablement se croiser à un moment ou à un autre : Janessa la princesse rebelle, Loque la petite voleuse aux rêves de grandeur, Nobul le Manteau Vert aux motivations douteuses, Rivière le jeune assassin, Rider le berger dans la peau du loup, Waylian l’apprenti magicien incompétent et Kaira la valeureuse guerrière de Vorena destituée.

 

L’histoire en elle-même n’est pas des plus originales. Un royaume en paix qui se voit obligé d’entrer en guerre contre un ennemi qui le menace à ses portes. Ce qui fait de ce livre un bon livre c’est d’abord l’univers dans lequel nous plonge l’auteur. Vous rêvez de vivre dans une capitale avec un château, une famille royale et des nobles dans leurs beaux vêtements ? Hé bien vous n’aimeriez pas vivre à Havrefer. Cette ville est crade et encore, le mot est faible. J’ai arrêté de compter le nombre de fois où on nous décrit les roues dont le sol boueux et recouvert de pisse et de merde et où les habitants qui semblent avoir développé la peste ou la gale ne sont vêtus que de bouts de tissus en lambeaux.

Vous rêvez du prince charmant à la fois gentil et viril, du preux chevalier en armure sans peur et sans reproche ? Vous n’en trouverez pas dans ce livre. Les insultes et les insanités fusent à tout va que ce soit de la bouche des hommes comme celle des femmes. Les hommes ont le corps recouverts de cicatrices. Ils sont alcooliques, violents, esclavagistes, accros aux jeux d’argents et clients réguliers des bordels. Enfin, lorsqu’ils ne se font pas passer à tabac et laissés à deux doigts de la mort ou eux-mêmes en train de tuer quelqu’un d’autre. Et quand ils ont peur – car ils sont avant tout humains – vous le savez très vite. Il n’est pas rare qu’ils se pissent dessus ou fassent littéralement dans leur froc. C’est la première fois que je vois dans un roman un personnage se décrire ouvertement en train de se palucher.

Ces descriptions à la fois gênantes et appréciables ne font que rendre cette histoire plus réaliste, loin du cliché des mondes édulcorés que l’on a l’habitude de voir dans les livres. Ici la vérité est dite de façon cruelle mais elle fait du bien.

 

Mais avant toute chose, c’est les personnages qui éclipsent tout le reste. On ne lit pas pour savoir la suite de l’histoire. On lit pour en découvrir toujours plus sur ces personnages hauts en couleur et suivre leur évolution qui est parfois stupéfiante. Il n’est pas rare qu’un auteur choisisse de changer de point de vue, de passer d’un personnage à un autre en fonction du besoin du scénario. Mais là, Richard Ford a frappé fort. Très fort. Chaque personnage est différent, possède une personnalité propre au point qu’il est parfois dur d’imaginer que chacun est né dans l’esprit d’un seul homme. Ils paraissent bien trop vivants.

 

La fin du livre me laisse malheureusement sur ma faim. Chaque personnage à la droit à une pseudo-conclusion mais je dois avouer qu’excepté pour un seul personnage dont je tairai le nom, les autres fins m’ont profondément dégoûtées. Mais c’est certainement ce que recherchait l’auteur. Cela renforce l’envie de lire la suite de cette série, La couronne brisée, afin dans l’espoir d’une fin meilleur pour chacun d’eux.

 

Chronique rédigée par Elodie
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15 décembre 2015

LETTRE HISTORIQUE ET POLITIQUE ADRESSÉE À UN MAGISTRAT SUR LE COMMERCE DE LA LIBRAIRIE : AVIS AUX PASSIONNÉS

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  Titre : Lettre historique et politique adressée à un magistrat sur le commerce de la librairie

  Auteur : Denis Diderot

  Prix : 6,10

  Éditeur : Allia

  Parution : 8 mars 2012

  Nombre de pages : 128

  Genre : Essai

  Résumé : 

Et ne croyez pas que j'exagère.

                    DENIS DIDEROT

 

 

 

 

Voilà une lecture qui me change de d'habitude mais quitte à écrire une critique pour le cours de socio économie de l'édition, autant vous en faire profiter en le mettant sur le blog.

Lettre historique & politique adressée à un magistrat sur le commerce de la librairie est un essai rédigé en 1763 par Denis Diderot dont la réputation n’est d’ores et déjà plus à faire. D’abord rédigée à la demande des libraires parisiens sous le titre Mémoire sur la liberté de la presse, le texte est remanié en 1764 pour s’adresser au magistrat Antoine de Sartine. Il est publié le 8 mars 2012 chez Allia dans la collection Petite Collection.

 

Dans cet essai de 128 pages, Diderot aborde des domaines somme toute actuels déjà à son époque. On y retrouve la question de la contrefaçon, de l’étranger, de la concurrence déloyale ou encore des conditions de l’exercice du métier de libraire qui étaient également les éditeurs d’aujourd’hui en ce temps. Il pose ainsi des idées très importantes sur les droits d’auteur, la diffusion des livres et la favorisation de la production des livres et de l’impression en France.

 

Denis Diderot est sans équivoque un homme possédant une large culture et il n’hésite pas à la partager avec nous. S’il est appréciable d’avoir bon nombre d’informations sur un sujet qui peut parfois être mal desservi, il est toutefois regrettable que cet apport massif de connaissances alourdisse la lecture.

Malgré le format pratique de ce livre dont le nombre de pages peut nous paraître dérisoire comparé à la plupart des romans qui assaillent le marché, on en vient à regretter l’absence de chapitres ou, du moins, de sauts de lignes afin de pouvoir souffler.  Le texte, compact, s’enchaine et se poursuit tout du long de ces 128 pages sans nous laisser le temps de faire une pause. Car s’arrêter au milieu de sa lecture pour la reprendre plus tard signifie malheureusement devoir faire un retour en arrière de plusieurs paragraphes afin de retrouver le fil de l’argumentation. Une lecture qui n’aurait dû nous prendre qu’une heure ou deux finit par dévorer notre après-midi. Dans le cas contraire, il est indéniable qu’on soit passé à côté de quelques points essentiels de ce texte.

 

Il faut tout de même reconnaître le talent de Diderot dans le domaine de l’argumentation. S’il arrive à nous persuader d’être de l’avis du magistrat Sartine au début de sa lettre, ses arguments ne vont que crescendo jusqu’à nous ouvrir les yeux sur ses véritables pensées. Diderot combat la publication clandestine de copies d’éditions et s’insurge contre le magistrat qui est vraisemblablement opposé aux privilèges.

On connait son jeu mais on se laisse tout de même mener par le bout du nez à travers ses antiphrases bien ficelées. Ce qui ne rend son point de vue que plus percutant dans l’esprit du lecteur qui, au fil des pages qui se tournent, réalise l’importance de ses propos.

 

À travers cet essai, Denis Diderot nous offre un texte important qui nous permet de mieux cerner les enjeux des métiers du livre à l’aube de la Révolution française et peut-être même ceux qui animent encore les débats d’aujourd’hui.

 

Chronique rédigée par Elodie
15 décembre 2015

ARENA 13 : UN ROMAN QUI INVITE À RÉFLECHIR SUR LA CONDITION HUMAINE ET CELLE DES AUTRES ÊTRES VIVANTS

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  Titre : Arena 13

  Auteur : Joseph Delaney

  Prix : 15,90€

  Éditeur : Bayard Jeunesse

  Parution : 5 novembre 2015

  Nombre de pages : 390

  Genre : Dystopie, Fantasy, Science-Fiction

  Résumé : 

Entrez dans l'arène 13

Ceux qui s'affrontent ici

Savent que la mort n'est jamais loin

 

 

 

Me voici de retour après une absence de presque trois mois. J'aimerais dire qu'il m'a fallu le temps de m'habituer aux changements de rythme et que je n'avais jusque là pas eu le temps de lire le moindre livre (ce qui n'est pas faux) mais qui cela intéresse ? Je vais vous parler aujourd'hui d'une des perles sorties durant le mois de novembre : Arena 13, le premier tome de la nouvelle série éponyme de Joseph Delaney. Ce nom ne vous dit rien ? Mais si... Si je vous dit L'Épouventeur, la série cultissime dans le milieu de la littérature jeunesse ? Ah, vous voyez ! Il est édité par Bayard Jeunesse. Bon d'accord, je l'avoue, je suis une grande fan de littérature jeunesse. Prenez-vous le pour dit, beaucoup de mes critiques en seront.

 

Je me promenais dans les rayons de la FNAC à côté de chez moi quand ce livre a littéralement accroché mon regard. Vous l'aurez compris, la première chose qui m'a attiré dans ce livre c'était sa couverte magnifiquement recherchée. Une arène de style gréco-romaine, un séduisant et puissant gladiateur et la tête d'une créature ni humaine ni robotique ? Et puis ce jeu de couleurs avec ses nuances de gris, son bleu-vert et ses touches de rouge... Il n'en fallait pas plus pour faire battre mon cœur. Je me suis alors tournée vers le résumé qui, bien que court, m'a d'autant plus captivée de par son côté sombre et mystérieux.

 

Le monde tel que nous le connaissons n'existe plus. L'humanité a été vaincue par de terrifiantes créatures appelées Djinns et les humains vivent derrière une barrière, contrôlés par l'une de ses créatures portant le nom de Hob. Hob règne sur les humains en semant la terreur. Régulièrement, il vole l'âme de femmes et affronte au hasard dans un combat à mort un combattant min de l'arène 13, emportant avec lui le corps des vaincus.

C'est dans cet univers sombre que nous suivons l'histoire de Leif, un jeune orphelin d'une quinzaine d'années qui ne rêve que d'une chose : combattre dans l'arène 13. Pour cela, il est bien décidé de devenir l'apprenti de Tyron, connu comme étant le meilleur dans ce domaine. Cependant, Tyron balaye d'un revers de la main toutes les illusions du jeune homme sans scrupule et n'hésite pas à lui montrer la cruelle vérité qui règne sur l'arène 13 : y mettre un pied revient à accepter de mourir à chaque instant.

 

Dès les premières pages, nous sommes plongez dans l'ambiance dangereuse des combats de l'arène 13 avec les règles de ces fameux combats. Si celles-ci peuvent parfois refroidir certains lecteurs (ce qui n'a pas été mon cas) car assez difficiles à comprendre à froid , Joseph Delaney revient sur chacune d'elles tout au long du roman afin d'en facilité la compréhension. Pour ma part, j'ai trouvé cette idée tout bonnement géniale, tout comme le glossaire à la fin du livre pour ceux qui désireraient en apprendre d'avantage sur Midgard.

S'il y a bien un monde dans lequel je n'aimerais pas vivre, c'est bien celui-ci. Car il ne fait pas bon d'y être une femme tout autant qu'un combattant de l'arène 13. L'ombre de Hob, dont on dit qu'il peut changer d'apparence à volonté, plane sur le territoire humain appelé Midgard. Ainsi, mieux vaut ne pas trop trainer dehors la nuit. C'est sans compter sur la présence des chacals, des créatures que je peinerais bien à vous décrire mais dont le sentiment de ne jamais vouloir en croiser un reste gravé dans votre esprit.

 

Lâchés dans cet univers futuriste inconnu où la violence règne en maître, on découvre l'endroit et l'envers du décor en même temps que Leif. Champion des combats de bâton dans sa ville d'origine, il possède des qualités indéniables en tant que combattant. Le pauvre malheureux est cependant bien naïf concernant les combats dans la fameuse arène 13 et il va vite l'apprendre à ses dépends. Le principe en lui-même est simple : deux combattants s'affrontent derrière des « lacres », des créatures ni tout à fait humaines ni tout à fait robotiques. L'un est en position min avec un seul lacre pour le défendre, et l'autre en position mag bien à l'abri derrière trois lacres. Vous vous doutez bien que le combattant mag est celui avec la plus forte chance de victoire. Mais Leif ne veut rien entendre, il veut combattre en position min et devenir le meilleur. Un chemin sinueux et ardu où il ne se fera certainement pas que des amis.

 

Au fil de son apprentissage, Leif va être confronté aux dures lois de l'arène 13 où, contrairement aux douze autres arènes, la mort survient régulièrement, ainsi qu'aux travers de la société humaine. Que signifie vraiment être humain ? Jusqu'où est-on capable d'aller pour de divertir au détriment d'autrui ? Voilà deux questions d'une longue liste auxquelles ce livre nous amène à réfléchir. Pour illustré mes propos, voici une des nombreuses citations qui m'ont marquées dans ce texte. Elle a été prononcée par Kwin, la fille rebelle et extravagante de Tyron :

« Les gens se régalent avec leur steak, mais ils ne veulent pas penser à l'animal vivant qu'on a égorgé et démembré pour qu'ils puissent se remplir le ventre. Voilà en quoi consiste la vie des lacres. »

Ce n'est pas une citation exceptionnelle en elle-même mais elle est pourtant très imagée et nous fait réfléchir sur des sujets somme toute très actuels. Qui est donc l'homme pour s'adonner à de telles atrocités ?

 

L'histoire est très bien montée et agréable à lire. On ne peut s'empêcher de tourner les pages, encore et encore, jusqu'à arriver à la fin avant même de l'avoir réalisé. Si certains points clés du scénario sont prévisibles - ce qui nous enlève parfois le plaisir lorsque ceux-ci son enfin révélés au grand jour - d'autres nous prennent complètement au dépourvu, nous laissant pantois. Dans ces moments-là, je n'ai pu m'empêcher de penser : « Cet homme est un grand auteur, certes, mais c'est également un grand sadique ».

Je ne m'attendais pas à tant de violence dans un roman jeunesse et pourtant, le style de Joseph Delaney nous la fait accepter avec une étonnante facilité tout en nous faisant réaliser à quelle point cette pensée est affreuse. De plus, ce premier tome pose déjà de nombreuses questions dont bon nombre n'ont pas encore de réponse. Arena 13 est un livre passionnant, à tel point que je ne vais pas pouvoir patienter jusqu'à la sortie du tome 2 alors que celui-ci n'est même pas encore paru au Royaume-Uni.

 

Chronique rédigée par Elodie
24 septembre 2015

QIU XIAOLONG : BIOGRAPHIE D'UN INVITÉ

Dans le cadre de la fête du livre d'Aix-en-Provence qui aura lieu du 9 au 11 octobre, voici un article sur l'un des invités de la fête : Qiu Xiaolong.

Romancier, poète et amateur de Taï-chi à ses heures, Qiu Xiaolong est né en 1953, année du dragon, en Chine et plus précisément dans la ville de Shanghaï et est publié en France chez Liana Levi, maison d’édition française.

 

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Biographie

 

Année 1966. Alors que Qiu Xiaolong n’a que 13 ans, le pays est frappé par la Révolution culturelle. Lancée par Mao Zedong, elle vise à purger le parti communiste chinois, à éradiquer les valeurs traditionnelles et à renforcer le pouvoir grandissant du maoïsme. En plus cœur de la révolution, inspirés par le Petit Livre Rouge (le livre le plus vendu au monde juste après la Bible et dont les ventes sont estimées à 900 millions d’exemplaires), les étudiants deviennent le bras actif de Mao Zedong en prenant le nom de « Garde rouge » et commettent des actes de violence innombrables. Cette révolution lui enlèvera son père, alors professeur, qui sera emmené par la Garde rouge.

 

Interdit d’étude pendant plusieurs années, Qiu Xiaolong réussit néanmoins à apprendre l’anglais et finit par poursuivre ses études. En 1980, à l’âge de 27 ans, il obtient un poste d’assistant à l’université des sciences sociales de Shanghai tout en étudiant et traduisant des poésies et nouvelles d’auteurs anglais tels que T.S Eliot, Conrad ou Yet. Cela lui vaut son admission à l’association des écrivains chinois.

 

Huit ans plus tard, lors de l’année 1988, il décide de quitter la Chine afin de partir étudier aux États-Unis dans l’université de Washington de Saint-Louis dans le Missouri. Initialement parti pour un an, il décide de rester aux États-Unis lorsque qu’éclatent, le 15 juin 1989, les manifestations de la place Tian’anmen à Pékin et qui s’étendront jusqu’au 19 juin de la même année. S’il s’agit au départ de manifestations d’étudiants, d’intellectuels et d’ouvriers dénonçant la corruptions et demandant une réforme politique et démocratique, ces dernières s’accompagnent rapidement de grèves de la faim et s’étendent rapidement dans d’autres grandes villes de Chine dont Shanghai. Elles ne donneront lieu qu’une violente vague de répression qui coupera court aux manifestations et lui vaudront le nom de « massacre de Tian’annmen ». Ces évènements, fortement condamnés par l’opinion européenne et étasunienne, poussent Qiu Xiaolong à rester à Saint-Louis où il vit (avec sa femme et leur fille) et enseigne encore aujourd’hui.

 

En 1996, il entreprend de soutenir une thèse sur les travaux de T.S Eliot, poète et auteur pour le théâtre ayant été maintes fois récompensé – notamment du prix nobel de littérature de l’année 1948 –, qu’il avait traduit par le passé.

 

Œuvre

 

Qiu Xiaolong est avant tout un spécialiste en poésie. Ce n’est que lors d’un voyage en chine en 1997 qu’il se tourne vers le polar.

« En quelques années, tout avait tellement changé en Chine, déclara-t-il lors d’une conférence donnée à Toulouse en 2014. Je devais écrire sur les bouleversements de la société mais la poésie, d’abord destinée à provoquer des émotions, ne s’y prêtait pas. Je me suis lancé dans un roman que je voulais bien structuré. J’ai découvert en route qu’il s’agissait d’un polar ».

 

C’est ainsi que naît le premier tome des aventures du détective Chen Cao, Mort d’une héroïne rouge, publié en l’an 2000 et récompensé l’année suivante de l’Anthony Award pour le meilleur premier roman. À travers ces romans, Qiu Xiaolong décrit la vie de Shanghai à partir des années 1990 où s’entremêlent vie courante, politique, intrigue policière mais aussi cuisine et gastronomie, crise du logement, difficulté de transport et autres bouleversement de la Chine modeste qui viennent enrichir de manière plus ou moins pittoresques les enquêtes de Chen Cao.

Il y traduit la corruption de son pays d’origine, de la perversion pour l’argent qui la corrompt mais aussi les enjeux écologiques du pays comme c’est le cas dans son septième tome, Les courants fourbes du lac Tai. Dans le dernier tome sorti à ce jour, Dragon bleu, tigre blanc, par exemple, il n’hésite pas à évoquer Bo Xilai, un prince rouge – soit un descendant des hauts dirigeants du parti communiste chinois qui a accédé au pouvoir politique, économique et militaire sous la République Populaire de Chine – qui fut chef du Parti Communiste Chinois de 2007 à 2012 avant d’être arrêté et jugé pour corruption, détournement de fond et abus de pouvoir.

 

Qiu Xiaolong est assez dur dans les mots qu’il emploie comme le montre cet extrait tiré de Dragon bleu, tigre blanc :

« Notre société est pourrie jusqu’au trognon, dit Vieux Chasseur. Maintenant que la corruption est ancrée dans les profondeurs du système, on ne peut que tomber dans le cynisme et la désillusion ».

Pourtant, Qiu Xiaolong garde dans ses romains un point de vue neutre et ne propose qu’une analyse lucide de la Chine actuelle afin de laisser une chance au lecteur de réfléchir par lui-même au travers des enquêtes de Chen Cao. Cela lui vaut portant d’être censuré dans son pays d’origine, certains passages étant supprimés et la ville de Shanghai devenant purement et simplement la ville anonyme H.

 

Aux spéculations quand à sa ressemblance avec son personnage principal, Qiu Xialong répond cependant : « Je ne suis pas le détective Chen, je n’ai jamais été flic ou membre du parti ». Il reconnaît cependant une similarité d’esprit, en particulier à propos de leur passion commune pour la poésie et la nourriture.

 

Œuvres principales

 

    • Les enquêtes de Chen Cao en 9 tomes (entre 2000 et 2013)

             Le premier tome, Mort d’une héroïne rouge, remporte l’Anthony Award – prix américain pour les livres d’enquêtes et de mystères – en 2001.

 

 

    • Trois hors-série
      • Cité de la Poussière Rouge (2008)
      • La Bonne Fortune de M. Ma (2011)
      • Des Nouvelles de la Poussière Rouge (2013)

 

    • Poésie
      • Treasury of Chinese Love Poems (2003), livre de traductions poétiques
      • Lines Around China (2003), recueil
      • Evoking T’ang (2007), livre de traductions poétiques

 

Article rédigé par Elodie
15 septembre 2015

FÊTE DU LIVRE DU 9 AU 11 OCTOBRE À AIX-EN-PROVENCE

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Salut tous le monde !

 

Du 9 au 11 octobre se tiendra le fête du livre à Aix-en-Provence.
L'invité de cette année n'est autre que l'écrivain suédois Henning Mankell, célèbre dans le monde du polar.
Il sera accompagné par deux autres auteurs de polar, l'un venant du Mozambique et l'autre étant l'écrivain chinois Qiu Xiaolong.
Mon équipe et moi-même aurons peut-être le plaisir de vous proposer une interview de Qiu Xiaolong dans la mesure où l'auteur n'ait pas un programme trop surchargé.
En tant que participante à l'organisation de cette fête, je ne peux que conseiller aux amoureux du livre qui en ont la possibilité d'aller y faire un tour.

 

  

                                       Henning Mankell                             Qiu Xiaolong

 

#Elodie
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15 septembre 2015

AU ROYAUME DE CARTHYA - LA VENGEANCE DE RODEN : UNE SUITE PARFAITEMENT RÉUSSIE

La vengeance de roden

   

  Titre : Au Royaume de Carthya - Tome 2 : La vengeance de Roden

  Auteur : Jennifer A. Nielsen

  Éditeur : Bayard Jeunesse

  Prix : 15,90€

  Parution : 21 novembre 2014

  Nombre de pages : 356

  Genre : Fantasy, Aventure

  Résumé : 

À peine couronné roi, Jaron est victime d'une tentative d'assassinat, orchestrée par son ennemi Roden. Ce dernier lui apprend que, dans dix jours, des pirates vont envahir son royaume. Jaron soupçonne le roi Vargan de s'être allié avec eux pour s'emparer de son trône... S'il veut préserver la paix et conserver son titre, le jeune souverain n'a qu'une solution : fuir et vivre sous son ancienne identité. Il charge alors son fidèle ami Tobias de le remplacer pendant son absence et part en Avénie. Là-bas, il espère s'infiltrer dans le camp des pirates afin de les rallier à sa cause...

 

 

Je reviens après une certaine absence. La rentrée dans la cour des grands (j'aime cette expression, je ne sais pas pourquoi...) a été ardue et j'ai une tonne de livres à lire dans le cadre de mon DUT pour devenir éditeur. Non pas que cela me déplaise, bien au contraire, mais du coup j'ai moins le temps pour mes lectures personnelles. Enfin bon, passons. Je fais mon retour avec La vengeance de Roden, le second tome de la trilogie Au Royaume de Carthya écrite par Jennifer A. Nielsen et éditée par Bayard Jeunesse. Je vous avez déjà parlé de son premier tome, Le faux prince, qui m'avait littéralement bluffée et qui s'était avéré être mon coup de cœur du mois. Alors, qu'ai-je concrètement pensé de cette suite ?

 

J'ai débuté ma lecture avec une certaine appréhension, je dois l'avouer. Jennifer A. Nielsen arriverait-elle à écrire une suite meilleure que le premier tome ou, du moins, en écrire une de la même qualité ? Car faire mieux, c'est assez compliqué. Verdict ? Je ne suis pas déçue. On retrouve dans ce tome beaucoup d'éléments qui ont fait le succès de cette série qui, soyons honnête, est largement sous-estimée. Elle mériterait bien plus de publicité dans les commerces et auprès des lecteurs.

 

Déjà, il y a Jaron. Comme il le dit si bien lui-même, dès qu'il ouvre la bouche en a envie de l'étriper. Pourtant, c'est certainement ce qui fait de lui un personnage des plus intéressants. Beaucoup plus intelligent qu'il ne le laisse paraître, son utilisation des mots est tout simplement magistrale. Je crois bien ne jamais avoir vu un adolescent aussi retors que lui dans un roman. Il ne fait d'ailleurs pas du tout son âge, nous donnant l'impression d'être bien plus âgé que dans le tome un alors que seulement un mois s'est écoulé entre les deux tomes. On a vraiment l'impression d'avoir à faire à un jeune adulte ou, en tout cas, à un adolescent proche de la majorité, que ce soit dans ses paroles, dans ses actes, dans sa vision des choses et du monde ou bien à travers les actions de ceux qui l'entourent vis-à-vis de lui. Ce qui est, en soit, vraiment très bien joué de la part de l'auteur même si j'aurais aimé retrouver un peu plus de l'innocence des enfants qu'elle nous avez dépeint dans le premier tome. Que ce soit Jaron ou bien Saige, les deux ne manquent pas de témérité et d'audace, ce qui les mène souvent à en payer le prix fort. Même si personne ne le considère comme un bon souverain, il ne fait aucun doute, en vue de son attitude, que du sang royal coule dans ses veines.

 

J'ai été heureuse de retrouver les personnages de Mott, Tobias, Amarinda, Imogen - qui m'a gonflée durant un temps dans ce tome - et Roden. Ce dernier a sans doute été la plus grande surprise de ce tome. Il est sans doute le personnage que la "compétition" pour devenir le prince Jaron a fait le plus mûrir. Comme Jaron, il fait bien plus adulte, comparé à Tobias qui reste toujours aussi enfantin - et dans un sens cela fait un peu de bien. Dans le tome un, il me manquait un petit quelque chose pour parfaitement apprécier Roden. C'est chose faite et je regrette que ce ne soit pas arrivé plus tôt pour que je puisse en profiter un peu plus longtemps.

 

Si Conner est toujours une grosse tête à claque insupportable avec ses paroles perpétuellement remplies de sous-entendus, les nouveaux personnages intégrés dans ce tome apportent tous un petit quelque chose. Que ce soit la pauvre Nila, le vieux Messire Harlowe, le fameux roi Vargan convoitant le trône de Carthya, Gregor, le capitaine de la garde royale de Jaron ou encore, côté pirates, Fink le messager, Erick le chef des voleurs et Devlin le chef des pirates. Qu'ils soient pitoyables, adorables ou cruels, ils étaient tous intéressants à suivre et on ne peut s'empêcher de se demander quel rôle ils vont jouer dans le plan tordu de Jaron. Car chez lui, si un plan n'est pas tordu alors ce n'est pas un plan.

 

Si l'énorme bluff dans Le faux prince n'est pas présent dans celui-ci - cela aurait été difficile dans le cas contraire - Jennifer A. Nielsen a quand même réussi à me berner, une fois de plus. Car si j'avais certaines idées pour certains d'entre eux, je me suis souvent fourvoyée pour la plupart. Ce qui n'en est que plus divertissant. Et puis il y a l'univers des pirates qui, bien que cruel, est tout à fait rafraîchissant. Je me suis plu à découvrir cet univers impitoyable avec Saige qui arrive malgré tout à nous faire voir une facette plus sympathique de ce monde de barbares. Voleurs ou pirates, ils n'en restent pas moins des humains avec des sentiments. On a vraiment l'impression de se retrouver immerger dans ce monde qui tantôt nous fascine tantôt nous donne des sueurs froides. Et j'ai envie de crier : "Pirate un jour, pirate toujours !" (Quoi ? Je me suis trompée d'expression ?). Il reste la couverture qui reste tout aussi soignée que la premier, si ce n'est plus.

 

Pour conclure, La vengeance de Roden est tout à fait à la haute du premier volume. Les actions s'enchaînent sans nous empêchant de refermer le livre ne serait-ce qu'une seconde et cet humour léger et agréable caractéristique de cette trilogie est au rendez-vous, parfaitement dosé. Les personnages sont recherchés et le héros est un personnage que l'on pourrait qualifier d'hors du commun avec un point de vue des plus originaux. L'histoire de ce tome prend une tournure un peu plus sombre et adulte que Le faux prince et le tome trois - que j'attends avec une grande impatience - promet un scénario encore plus sombre (ce qui n'est certainement pas une mauvaise chose, au contraire). Un roman à dévorer sans modération .

 

Chronique rédigée par Elodie
31 août 2015

RADIANT : UN MANGA QUI N'A RIEN À ENVIER AUX PLUS GRANDS

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  Titre : Radiant

  Auteur : Tony Valente

  Éditeur : Ankama Editions

  Prix : 7,95€

  Parution : 4 juillet 2013

  Nombre de pages : 184

  Genre : Action, Aventure, Fantastique, Shonen

  Résumé : 

"Je ne veux plus simplement les chasser...

Je veux détruire le berceau des Némésis."

                                                         Seth

 

 

Je reviens aujourd'hui avec, pour changer un peu, un manga que j'ai découvert ce week-end durant ma session book-shopping. Disons plutôt que je le connaissais déjà depuis un moment mais que, n'étant vraiment pas fan du genre (Dofus, Wakfu, Dreamland, City Hall et j'en passe...), je ne m'étais jusque-là jamais vraiment intéressée à lui. Je vous présente donc - pour ceux qui ne le connaissent pas encore - Radiant de Tony Valente. Un manga - ou manfra suivant les personnes - publié en France chez l'éditeur Ankama Editions et au Japon - Eh oui ! Radiant est aussi publié au Japon - chez l'éditeur Asuka Shinsha.

Un encrage noir au style de Blue Exorcist, un héros craint et rejeté des autres à cause de ses étranges pouvoirs à la Naruto, des personnages aux inspirations de divers mangas comme Fairy Tail avec Alma qui a comme un air de famille avec Gadjeel, une Mélie façon Lunch dans Dragon Ball Z, ou encore Bleach et One Peace, mais c'est surtout un design grandement influencé par le brillantissime Yusuke Morata. Car si certains trouvent à notre protagoniste une tête proche de celle de Gon de Hunter X Hunter (Où voient-ils une ressemblance ? Ah si, y'en a peut-être une... Toute petite alors.) moi je lui trouve une grande ressemblance avec Seena du cultissime manga Eyeshield 21. Pour ceux qui ne connaissent pas, foncez ! Ou encore un petit côté Tsunayoshi de Katekyo Hitman Reborn. Tous ces points, et pleins d'autres clins d’œil que je ne pourrais lister aux mangas japonais qui ont dû à un moment ou un autre influencer Tony Valente, expliquent en partie le succès que connait ce manga aujourd'hui.

 

Alors concrètement, Radiant c'est quoi ? Car le synopsis n'aide pas beaucoup à se faire une idée de l'histoire générale, donnant au contraire un côté plutôt mystérieux. Dans le monde de Radiant, il pleut des monstres. Littéralement. Ces monstres appelés Némésis sont d'horribles saletés. Ne connaissant que la destruction, ils électrocutent quiconque les touche. Si bon nombre de personnes meurent à leur contact, une infime minorité survie et se retrouve infectée. Ces survivants sont alors capables d'utiliser la "magie" à travers des objets bien spécifiques et se retrouvent être les seuls à pouvoir lutter contre les Némésis. Cependant, ce pouvoir s'accompagne d'une mutation physique ou mentale plus ou moins contraignante et ils sont rejetés des humains "normaux" qui les désignent alors sous l'appellation "sorciers".

C'est dans ce contexte qu'on suit Seth, un jeune boulet, une calamité, un looser incroyablement attachant qui aspire à devenir un traqueur de Némésis en se formant aux côtés de la sorcière Alma. Cependant, si Seth est tout sauf doué pour l'utilisation de la magie il est tout aussi - voire plus - destructeur qu'un Némésis, ce qui lui vaut d'être incompris et rejetté peut-être encore plus violemment qu'un autre sorcier. Sa mutation à lui ? De jolies petites cornes sur la tête qui lui valent d'être souvent traîté de monstre. Hors, il n'y a pas plus naïf et idéaliste que ce jeune sorcier qui, malgré l'exclusion, ne manque pas de bonne volonté - certes exprimée de manière maladroite - et désire protéger les humains des véritables monstres. Pour cela, il ne voit pas d'autre solution : Partir à la recherche du Radiant, le berceau des Némésis, et le détruire. Or, si ce jeune idiot ne doute en aucun cas de son existence, le Radiant ne reste rien de plus qu'une légende.

 

En sommes, une quête des plus classiques et qui pourtant est pleine de promesses. Le dessin de Tony Valente est magnifique et son style mélange avec une grande habilité l'univers japonais et un autre, un peu plus Frenchie. L'histoire, au même titre que ses prédécesseurs cités plus haut qui ont su s'imposer dans le commerce français, nous pose le décors dans lequel le mangaka cherche à nous immerger sans pour autant traîner en longueur ni être trop lourde. Et la stupidité de Seth y aide pour beaucoup car c'est à travers ses pitreries que nous en apprenons le plus sur le monde des humains, des sorciers et des Némésis. Et je dois dire que les expressions utilisées dans l’œuvre m'ont fait sourire de nombreuses fois. Ah, qu'il est bon de voir de vraies expressions françaises dans un manga alors qu'elles sont si difficiles à placer dans les traductions - Je tiens à souligner que les maisons d'édition font de très bonnes traductions, je ne les critique en rien. Et Tony a su insérer astucieusement les "leçons de morales" qui sont inséparables de nos chers mangas japonais.

Non, vraiment, Radiant est un très bon manga qui mérite amplement qu'on s'intéresse à lui. Je ferai un autre article dessus lorsque la série sera terminée, dans j'espère longtemps.

 

En résumé, Radiant est manga qui aura réussi à me réconcilier avec les mangas français. Avec un simple coup d’œil, si l'on m'avait dit qu'il s'agissait d'un manga japonais, j'aurais sauté dedans les pieds joints et les yeux bandés. Les dessins sont parfaitement réalisés - témoins des années d'entraînement de Tony Valente aux méthodes traditionnelles du manga -, les personnages attachants et un scénario qui tient la route. Un manga qui, à n'en pas douter, va faire parler de lui.

 

 

Chronique rédigée par Elodie
26 août 2015

CHEVAUX DE FOUDRE : UNE DOUCE PLONGÉE DANS LA ROME ANTIQUE

Chevaux de foudre

 

  Titre : Chevaux de foudre

  Auteur : Aurélie Wellenstein

  Éditeur : Magnard - Jeunesse

  Prix : 12,90€

  Parution : 13 avril 2015

  Nombre de pages : 224

  Genre : Fantasy

  Résumé : 

Alix a tout perdu, son père, sa terre, même son nom. Devenue esclave à Rome, elle est précipitée dans le monde des courses du Déluge. Ces compétitions violentes et sans pitié voient s'affronter les fulgurs, des chevaux de foudre dont le corps s'électrise quand l'orage éclate.

  Monter sur leur dos, c'est mettre sa vie en jeu, mais la liberté couronne les vainqueurs. Aidée par Marcus, le prodige de son équipe, Alix va lier son destin à Ira, un étalon indomptable, aussi beau que mortel...

 

 

Des chevaux à l'allure de frisons ? Des colliers crachant des éclairs ? Un décors de Rome antique et un garçon canon en tenue romaine ? Il n'en fallait pas plus pour que j'achète ce roman. Bon, le résumé m'a également beaucoup tenté, mais soyons honnête, la sublime couverture que l'on nous propose ici y a joué pour beaucoup. Je vous présente donc aujourd'hui Chevaux de foudre d'Aurélie Wellenstein publié chez Magnard dans la collection Jeunesse.

 

Autant le dire tout de suite, les chevaux, c'est ma passion. Du coup, il était évident que je m'intéresse à Chevaux de foudre qui nous plonge dans une Rome antique plus vraie que nature. Bon, la véritable Rome était - d'après les nombreux documentaires qu'il m'a été donné de voir sur le sujet, moins gentilé, mais Aurélie nous propose en contre-partie une Rome encore plus démesurée, ce qui n'est pas chose aisée. On y suit la mésaventure d'Ira, un fulgur - l'un de ces splendides chevaux dont le corps s'électrise lorsque survient l'orage et surnommées "chevaux de foudre", d'où le titre du roman - capturé par des romains ; ainsi que celle d'Alix qui, pour avoir voulu l'aider, perd tout : sa maison, son père, son nom, sa liberté... En somme, sa vie. Tous deux se retrouvent alors entraînés dans l'univers des courses de fulgurs, aussi belles que mortelles. Car si chevaucher un fulgur est de la folie, le chevaucher lorsque l'orage gronde revient tout simplement à parier sa vie.

 

Alix est une adolescente qui heurte son destin de plein fouet mais qui est résolue à ne pas le subir. Quoi qui lui en coûte, elle s'enfuira de ce monde barbare qu'est celui des romains. La seule femme dans un monde d'hommes machos dans lequel elle n'est pas la bienvenue. Elle est attachante et déterminée, capable de faire confiance aux gens sans tomber dans la naïveté, mais dont le sang chauffe un peu trop vite. A un point que, parfois, j'ai eu envie de lui mettre de lui mettre des claques pour la réveiller. Elle compatit pour le sort d'Ira, esclave au même titre qu'elle, mais si elle n'aime pas être considérée comme esclave cela ne l'empêche pas de voir Ira comme sa possession. Il n'y a qu'elle qui ait le droit de le monter, c'est SON cheval. Or, Marcus ne s'est jamais caché quant à ses réelles motivations.

Marcus... Le personnage masculin indispensable à toute histoire. Le champion de l'écurie des rouges où Alix a été faite esclave. Se permettant des fantaisies qui dépassent largement son statue d'esclave et possédant un ego assez démesuré - mais aucunement injustifié - par moments, il comprend rapidement que s'il veut pouvoir monter Ira pour les prochaines courses du Déluge et être certain d'emporter la victoire, il va devoir compter sur Alix dont la relation avec le fulgur est exceptionnellement fusionnelles.

 

L'écriture d'Aurélie Wellenstein est agréable est fluide. En deux heures, je l'avais terminé et j'en redemandais. Un point important pour ce genre de livres qui cherchent principalement à toucher un jeune public, les 8-12 ans notamment. Le cheminement des personnages est bien agencé et le parcours entre Marcus et Alix est sympathique à suivre bien qu'un peu trop rapide peut-être. Toutefois, si l'auteur arrive à nous faire accepter l'existence des fulgurs tout aussi simplement que celle de n'importe quel animal peuplant cette terre, certains points restent quand même assez légers au niveau du contenu.

 

Ma première "petite" déception vient du milieu du dressage dépeint par Aurélie. A l'époque, les méthodes de dressages étaient violentes voire sanglantes - et ça, l'auteur l'à bien montré. Et même s'il existe des méthodes de dressage dîtes "douces" à notre époque, la relation qui naît entre le cheval et le dresseur demande un certain temps pour se créer. Alors certes, le temps imparti par l'histoire elle-même ne permettait pas de faire traîner sur la durée le lien naissant entre Alix et Ira. Mais quand bien même qu'Alix soit une "danseuse d'orage", ou encore une "fille de la foudre", la relation fusionnelle qui les unie est trop fantaisiste à mon goût, rendant certaines scènes tout simplement risibles car bien trop éloignées de la réalité. En parlant de fulgurs, je regrette que toute l'histoire soit centrée autour d'Ira et qu'Aurélie ne nous ait pas montrer d'avantages de fulgurs dans leur mode de vie.

Et puis il y a les courses. Si elles sont parfaitement décrites vue de l'extérieur, pendant lesquelles ont ressent une pression presque palpable, la description d'un point de vue interne est assez confuse. On a du mal à visualiser et le cavalier est relégué au rôle de simple sac à patates. S'il est vrai que le cheval joue un rôle majeur dans les sports équestres, le cavalier ne fait pas office d'objet décoratif pour autant. Sinon, c'est bien simple, on ne s'embêterait pas à leur mettre des cavaliers sur le dos. Ma dernière déception vient sans doute de la fin en elle-même. Vous me direz, le public visé est composé majoritairement d'enfants. Sauf que la fin est un peu trop édulcorée à mon goût, un peu dans le style des vieux Walt Disney, et encore, même eux font des efforts au niveau final. Après cela n'engage que moi.

 

Je dois tout de même tirer mon chapeau à Aurélie Wellenstein dont la Rome antique dépeinte est tellement réaliste que l'on peut voir tout le travail de recherche effectué derrière. Un monde très agréable à redécouvrir.

 

Pour conclure, je dirais que Chevaux de foudre est un bon livre qui sera plaire au petit comme les grands, que vous soyez amateurs de romans sur le thème des chevaux ou pas. Une histoire intéressante qui aurait mérité bien plus que 224 pages - ce qui est peut-être un peu court - et ainsi plus de profondeur. Peut-être même une suite, pourquoi pas.

 

Chronique rédigée par Elodie
20 août 2015

AU ROYAUME DE CARTHYA - LE FAUX PRINCE : UN COUP DE BLUFF MONUMENTAL

Le faux prince

 

  Titre : Au Royaume de Carthya - Tome 1 : Le faux prince

  Auteur : Jennifer A. Nielsen

  Éditeur : Bayard Jeunesse

  Prix : 14,50€

  Parution : 24 octobre 2013

  Nombre de pages : 374

  Genre : Fantasy, Aventure

  Résumé : 

  Au royaume de Carthya, le roi Eckbert, son épouse et leur fils aîné Darius, héritier légitime du trône, viennent d'être assassinés. Mais la nouvelle est encore tenue secrète, de peur que le royaume ne sombre dans une guerre civile.

  Pour tirer profit de la situation, Conner, un membre de la cour, fomente un plan : il compte présenter un faux prince, en faisant croire qu'il s'agit du fils cadet, le prince Jaron, disparu en mer quatre ans plus tôt...

  Quatre orphelins sont choisis :

  Saige, Lattamer, Roden, Tobias.

  Un seul deviendra prince de Carthya

  au terme d'une lutte sans merci !

  Une grande aventure épique : complots, conspirations et révélations à couper le souffle !

 

 

Une de mes acquisitions du mois. J'en avais déjà entendu parler sur internet mais, jusqu'à présent, je ne m'étais pas vraiment penchée sur ce livre. Le faux prince est le premier tome de la trilogie Au Royaume de Carthya écrite par  Jennifer A. Nielsen et éditée par Bayard Jeunesse. Petite parenthèse - eh oui, déjà - mais pour réussir à écrire un roman a succès, faut-il forcément avoir des noms à rallonge ? Je devrais peut-être rallonger le mien dans ce cas. Bref, passons. Ce roman a eu tant de succès aux États-Unis que l'on parle déjà d'une possible adaptation cinématographique. Chose que j'approuve totalement étant donné la qualité de cette histoire.

 

Vous l'aurez sans doute déjà compris avec la note que j'ai attribué à ce roman, celui-ci est mon coup de cœur du moment. Cet article sera donc difficilement objectif, plus tourné vers une déclaration d'amour. Mais je vais tout de même faire de mon mieux. Donc, question du jour bonjour, ai-je aimé ?

 

(OUIIIII !!!)

 

Le faux prince nous plonge dans un univers de tromperie, d'intelligence et de ruse mais aussi d'amitié et de loyauté. On se retrouve en plein cœur d'un monde médiéval, dans le Royaume de Carthya où le malheur a violemment frappé : toute la famille royale, soit le roi Eckbert - tout un nom, vous ne trouvez pas ? -, son épouse et le prince héritier Darius, ont été empoisonnés. Si la vérité est découverte, une guerre civile éclatera, partagée entre plusieurs potentiels remplaçants au trône. Afin d'éviter cela, Conner, un membre de la cour, fomente un plan pour sauver le royale : faire passer un orphelin pour le prince Jaron, le fils cadet du roi disparu en mer quatre ans plus tôt. Il décide alors de recueillir chez lui quatre garçons de 14 ans, tous blonds aux yeux verts : Saige le rebelle au caractère aussi espiègle que Jaron, Lattamer le chétif, Roden le combattant au courage identique à celui du prince, et enfin Tobias dont l'intelligence et la culture générale se rapprochent de celles de Jaron. Les adolescents ont deux semaines pour apprendre tout ce qu'il y a à savoir pour se comporter en prince et au bout desquelles Conner ne choisira que l'un d'entre eux. Et si les garçons ne l'énoncent pas tout haut, ils se doutent tous de ce qu'il arrivera aux perdants : la mort. Une compétition s'engage alors entre eux.

 

Une compétition, un seul élu, la couronne à la clé... Ce scénario n'est pas sans rappeler celui de La Sélection de Kiera Cass. Si au début j'avais peur que leur contenu se ressemble trop - il faut dire que La Sélection met la barre très haute - c'est avec joie que j'ai découvert que non. Le faux prince arrive à s'imposer avec brio en toute originalité dans ce domaine.

 

L'histoire nous est racontée du point de vue de Saige, un jeune orphelin Avénien (royaume voisin de Carthya) immigré en Carthya. Indiscipliné, il n'a pas la langue dans sa poche et, voleur émérite, dérobe tout ce qu'il lui passe sous la main. Cela lui vaut d'ailleurs de nombreuses corrections de la part de Conner qui, avouons-le, n'est guère un tendre. Ni aussi intelligent que Tobias ni aussi fort que Roden, il arrive à se faire une place grâce à son ingéniosité et ses provocations qui lui apportent bien souvent plus d’ennuis que d'aide. Pas plus intéressé par la place de prince que par sa première dent, il voue une haine plutôt farouche envers Conner. Un personnage attachant et au sens de l'humour imbattable qui arrive à nous plonger dans son monde avec une étonnante facilité. Il est celui dont l'évolution au fil des jours est la plus appréciable.

Que dire de Lattamer excepté le fait que ce personnage m'a fait de la peine ? Pas grand chose à vrai dire. Malade et faible, c'est un garçon calme, voire même plutôt résigné, mais qui reste quand même assez lucide sur sa condition et sa situation. J'aurais aimé le voir peut-être un peu plus détaillé, histoire que je puisse en dire un peu plus sur lui que ces quelques mots.

Roden... Un personnage que je pensais décrire au départ comme "Tout dans les muscles, rien dans la tête". Or, il m'a démontré le contraire. Analphabète, il est désireux d'apprendre, de se cultiver, afin d'avoir le niveau requis pour devenir prince. Car pour lui, c'est une nécessité. Il ne désire pas forcément la mort de ses compagnons d'infortune, mais si c'est le prix à payer pour qu'il s'en sorte, il vivra avec. Son identité n'a pas vraiment d'importance à ses yeux, n'étant que Roden l'orphelin après tout, et n'hésiterait pas une seconde à jeter son nom pour vivre comme "Jaron" pour le restant de ses jours. Il n'est pas "l'imitation du prince Jaron", il EST Jaron. Voilà sa philosophie. Mais c'est tout de même son courage, sa fierté et sa force au combat qui le persuadent d'être le meilleur prince Jaron des quatre candidats.

Quant à Tobias... C'est un lâche. Il est l'exemple même du bureaucrate, qui parle beaucoup, se vante, donne des ordres insensés mais reste bien loin derrière les premières lignes, à l'abri derrière ses murs. Car il est chiant. Souvent, j'ai eu envie de lui donner des baffes, de le secouer afin de lui remettre les idées en place. Sa phrase favorite ? "Vous êtes des idiots, et moi je suis le plus intelligent.". On voit de suite à qui on a à faire. Pourtant, il reste quand même attachant, au même titre que les autres. On a un favori pour le titre de prince, mais on aimerait quand même que chacun d'eux gagne, car aucun ne mérite la sentence du perdant.

Je vais terminer cette partie personnages, bien plus longue qu'à l'accoutumée, par les personnages de Conner, de Cregan et de Mott. Conner, dès que je l'ai découvert j'ai immédiatement pensé "C'est une ordure". Et comme souvent, je ne me suis pas trompée. Autoritaire et se présentant comme antihéros qui joue le mauvais rôle pour protéger le royaume, il est le plus grand mythomane que j'ai pu voir dans un roman jusqu'à présent. A un point qu'on attend le prochain mensonge qu'il sortira pour se dépêtrer d'autres mensonges. Cregan est la vraie brute épaisse insupportable qui aime blesser pour le plaisir et dont le cerveau n'est pas plus gros qu'un petit-pois. Et puis il y a Mott, un homme au service de Conner mais dont le sens du devoir et la droiture sont bien plus développés que ce dernier. Un personnage qui passe d'ennemi à ami puis de nouveau à ennemi bien à contre-coeur avant de redevenir un ami. Un personnage somme tout aussi intéressant que Saige, à sa façon.

 

Jennifer A. Nielsen met les hommes à l'honneur à travers ce livre. Chose bien rare quand la majorité des romans de ce genre sont présentés d'un point de vue féminin. Cela change, et ce n'en est que plus rafraîchissant. Pas de quoi s'inquiéter, il y a bien évidemment des protagonistes féminins à l'intérieur de ces pages - sinon ce serait moins drôle - mais je n'en parlerai pas pour ne pas trop vous en dévoiler. L'histoire est très bien écrite et l'écriture fluide. La découpe des chapitres, bien plus courts que la moyenne, permet une lecture plus douce. Si les dialogues entre les candidats peuvent parfois paraître un peu niais, ce n'est en rien un défaut. L'auteur écrit si bien qu'on en oublie souvent que les protagonistes n'ont en réalité que 14 ans, leur donnant souvent trois à quatre ans de plus. Quand au scénario en lui-même, j'ai eu beau réfléchir et réfléchir encore, l'auteur m'a juste bluffée du début à la fin avec des révélations étonnantes. Et ça, je vous le dit, c'est un exploit. La couverture est également magnifique, attirante mais également bien mystérieuse, aux teintes à la fois sombres et douces.

 

Vous l'aurez sans doute compris, j'ai plus qu'adoré ce roman. Un point négatif, peut-être ? Lorsque j'ai découvert que Saige et les autres garçons étaient blonds, j'ai pensé "Pourquoi blonds ? Je préfère les bruns !". Vous voyez à quel point trouver un aspect négatif est difficile.

 

En résumé, Le faux prince, est une histoire menée de main de maitre, captivante du début à la fin, et aux nombreuses révélations qui saura ravir les petits comme les grands. Saurez-vous relever les indices disséminés avec la plus grande subtilité par l'auteur ?

 

Chronique rédigée par Elodie

 

20 août 2015

J'AI EMBRASSÉ UN ZOMBIE (ET J'AI ADORÉ) : UNE HISTOIRE QUI AURAIT PU ÊTRE GÉNIALE, MAIS QUI A RATÉ LE COCHE

Sans titre 1

 

  Titre : J'ai embrassé un zombie (et j'ai adoré)

  Auteur : Adam Selzer

  Éditeur : Albin Michel - Wiz

  Prix : 13,50€

  Parution : 4 mai 2011

  Nombre de pages : 240

  Genre : Fantasy, Jeunesse

  Résumé : 

  Je suis là, devant la scène, il chante d'une voix rauque une chanson que j'adore. Il est pâle, timide, sublime dans ses vêtements noirs. Je craque complètement.

  Je suis amoureuse... Le seul problème, c'est qu'il sent un tout petit peu le formol. Et que c'est un zombie.

 

 

Retrouvons-nous aujourd'hui pour un nouvel univers fantastique, celui des zombies. Un univers bien loin de celui des fées de ma dernière chronique. Celle-ci va porter cette fois sur J'ai embrassé un zombie (et j'ai adoré) écrit par Adam Selzer et publié en France chez les éditions Albin Michel dans la collection Wiz. Mon second roman de zombie après le premier tome de la série New Victoria de Lia Habel dont je ferai une chronique plus tard. Alors, ai-je aimé ?

 

J'ai embrassé un zombie (et j'ai adoré) nous immerge dans la vie quotidienne d'Alley, une adolescente qui n'attend plus qu'une chose, décrocher son baccalauréat qui approche et quitter à jamais sa bourgade où tout le monde sait tout sur tout le monde. Alors, pour passer le temps, elle et ses amis forment le "cercle des vicieux". Leur principale occupation : critiquer (si ce n'est pas détruire) les groupes musicaux amateurs pour le compte du journal du lycée et se moquer ouvertement de toutes ces bécasses en nombre croissant qui rêvent toutes de filer le grand amour avec leur petit-copain de vampire et de subir la transformation à leur tour. Ce qui n'est pas sans me rappeler l'hystérie qui suivit la parution en France de la saga Twilight.

Oui oui, vous avez bien lu. Car dans l'univers inventé par Adam Selzer et situé à notre époque, les vampires, loup-garous et autres créatures fantastiques ont fait leur coming-out aux yeux du monde et vivent à présent à la lumière du jour parmi les humains. Et ça, Alley a un peu de mal à le digérer. Pour elle, pas question de sortir avec l'une de ces créatures surnaturelles apparues d'elle ne sait où. Et lorsqu'elle rencontre Doug, un jeune chanteur à la voix sublimes et aux même goûts musicaux qu'elle, dans un bar, c'est le coup de foudre. Malgré certaines petites anormalités chez-lui - qui n'a pas quelque chose d'anormal me direz-vous - telle qu'une perpétuelle odeur de formol due aux médicaments qu'il doit ingérer toutes les quatre heures ou encore le fait qu'ils ne puissent se voir qu'une fois la nuit tombée, les deux adolescent filent le parfait amour.

Oui enfin, ça c'est jusqu'à ce que notre chère militante anti créatures surnaturelles découvre que son cher et tendre, le "garçon parfait", se révèle être un zombie.

 

Parlons tout d'abord des personnages. Alley est le genre de fille qui m'insupporte : acerbe et prenant un malin plaisir à critiquer les autres sans se préoccuper le moins du monde de leurs états d'âme. Pourtant, si je dois lui reconnaître une qualité, c'est bien son ironie contagieuse tout autant envers les autres qu'elle-même et qui m'aura fait pleurer de rire à de nombreuses reprises. Les premières lignes du roman suffisent. Son caractère direct et incisif lui vaut d'ailleurs le surnom de "Reine de glace". Et puis il y a Doug, un garçon banal si ce n'est son côté mort-vivant. Ce n'est que sa voix éraillée due à son état de zombie et ses goûts musicaux décalés par rapport à sa génération qui vont le lier à Alley. Car excepté ça, les deux adolescents n'ont strictement rien en commun. Des personnages beaucoup trop plats, fades, à mon goût tout autant que la romance qui ne s'installe que sur une petite semaine seulement.

 

Pour être honnête, cette histoire ne m'a pas emballée autant que je l'espérais. La principale raison, et pas des moindre, est le trop gros nombre de clichés présents à l'intérieur de ce roman. Ici, les vampires ne sont pas méchants. Ils ne se nourrissent même pas de sang, c'est pour dire. Les zombies par contre, lors de leurs premières heures en tant que nouveaux mort-vivants, vont sortir de leur tomber et attaquer les humains à proximité en beuglant "Ceeeerveaux !". Plus cliché que ça, vous mourrez.

 

Il y a ensuite l'évolution des personnages que je trouve tout simplement grotesque. A croire qu'Adam Selzer cherchait à les faire régresser plutôt que progresser. Car c'est de ça dont il s'agit. Si au début je me suis dit avec enthousiasme "en voilà une héroïne qui garde les pieds sur Terre", l'auteur a eu vite fait de balayer mes illusions d'un revers de sa plume. Dès que l'amour frappe à la porte en acier de son cœur, Alley passe son temps à osciller entre la bulle rose à l'intérieur de laquelle elle s'est enfermée, la poussant à ressembler à ces filles qu'elle ne supporte pas et à désirer elle aussi se transformer pour vivre "l'Amour éternel" ; et la lucidité de tout ce qui est pathétique chez elle de son propre point de vue. Elle regagne tout de même un peu de mon intérêt à la fin de l'histoire. Comme quoi, le temps nous permet de voir les choses sous un autre angle et du gagner en maturité.

 

Soulignons également qu'il est plus que regrettable que la réelle nature de Doug nous soit révélée dès le départ dans le titre de l’œuvre (même chose pour le titre original anglais) ainsi que dans le résumé en sachant que la découverte progressive de celle-ci par Alley est l'une des intrigues principales du roman.

 

Terminons tout de même sur une note positive, car oui il y en a une. On peut féliciter l'auteur d'avoir réussi à merveille (si l'on puit dire) à se glisser dans la peau d'une adolescente gagnée par les hormones sans pour autant tomber dans les clichés concernant les femmes. Car c'est bien vrai, les adolescentes sont des idiotes. Il n'y a aucun mal dans mes propos étant moi-même encore dans l'adolescence.

 

En résumé, J'ai embrassé un zombie (et j'ai adoré) est un livre accessible dès 13 ans et visant un public majoritairement adolescent avec le langage "djeuns" allant avec. Il possède une intrigue pourtant intéressante qui aurait mérité plus d'approfondissement. Si vous recherchez une lecture sans prise de tête avec humour au rendez-vous, ce livre lisible en une bonne heure est fait pour vous. Si, au contraire, vous désirez quelque chose de plus recherché et mature, je vous conseille de passer votre chemin.

 

Chronique rédigée par Elodie
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