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Les lectures d'Elna
24 septembre 2015

QIU XIAOLONG : BIOGRAPHIE D'UN INVITÉ

Dans le cadre de la fête du livre d'Aix-en-Provence qui aura lieu du 9 au 11 octobre, voici un article sur l'un des invités de la fête : Qiu Xiaolong.

Romancier, poète et amateur de Taï-chi à ses heures, Qiu Xiaolong est né en 1953, année du dragon, en Chine et plus précisément dans la ville de Shanghaï et est publié en France chez Liana Levi, maison d’édition française.

 

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Biographie

 

Année 1966. Alors que Qiu Xiaolong n’a que 13 ans, le pays est frappé par la Révolution culturelle. Lancée par Mao Zedong, elle vise à purger le parti communiste chinois, à éradiquer les valeurs traditionnelles et à renforcer le pouvoir grandissant du maoïsme. En plus cœur de la révolution, inspirés par le Petit Livre Rouge (le livre le plus vendu au monde juste après la Bible et dont les ventes sont estimées à 900 millions d’exemplaires), les étudiants deviennent le bras actif de Mao Zedong en prenant le nom de « Garde rouge » et commettent des actes de violence innombrables. Cette révolution lui enlèvera son père, alors professeur, qui sera emmené par la Garde rouge.

 

Interdit d’étude pendant plusieurs années, Qiu Xiaolong réussit néanmoins à apprendre l’anglais et finit par poursuivre ses études. En 1980, à l’âge de 27 ans, il obtient un poste d’assistant à l’université des sciences sociales de Shanghai tout en étudiant et traduisant des poésies et nouvelles d’auteurs anglais tels que T.S Eliot, Conrad ou Yet. Cela lui vaut son admission à l’association des écrivains chinois.

 

Huit ans plus tard, lors de l’année 1988, il décide de quitter la Chine afin de partir étudier aux États-Unis dans l’université de Washington de Saint-Louis dans le Missouri. Initialement parti pour un an, il décide de rester aux États-Unis lorsque qu’éclatent, le 15 juin 1989, les manifestations de la place Tian’anmen à Pékin et qui s’étendront jusqu’au 19 juin de la même année. S’il s’agit au départ de manifestations d’étudiants, d’intellectuels et d’ouvriers dénonçant la corruptions et demandant une réforme politique et démocratique, ces dernières s’accompagnent rapidement de grèves de la faim et s’étendent rapidement dans d’autres grandes villes de Chine dont Shanghai. Elles ne donneront lieu qu’une violente vague de répression qui coupera court aux manifestations et lui vaudront le nom de « massacre de Tian’annmen ». Ces évènements, fortement condamnés par l’opinion européenne et étasunienne, poussent Qiu Xiaolong à rester à Saint-Louis où il vit (avec sa femme et leur fille) et enseigne encore aujourd’hui.

 

En 1996, il entreprend de soutenir une thèse sur les travaux de T.S Eliot, poète et auteur pour le théâtre ayant été maintes fois récompensé – notamment du prix nobel de littérature de l’année 1948 –, qu’il avait traduit par le passé.

 

Œuvre

 

Qiu Xiaolong est avant tout un spécialiste en poésie. Ce n’est que lors d’un voyage en chine en 1997 qu’il se tourne vers le polar.

« En quelques années, tout avait tellement changé en Chine, déclara-t-il lors d’une conférence donnée à Toulouse en 2014. Je devais écrire sur les bouleversements de la société mais la poésie, d’abord destinée à provoquer des émotions, ne s’y prêtait pas. Je me suis lancé dans un roman que je voulais bien structuré. J’ai découvert en route qu’il s’agissait d’un polar ».

 

C’est ainsi que naît le premier tome des aventures du détective Chen Cao, Mort d’une héroïne rouge, publié en l’an 2000 et récompensé l’année suivante de l’Anthony Award pour le meilleur premier roman. À travers ces romans, Qiu Xiaolong décrit la vie de Shanghai à partir des années 1990 où s’entremêlent vie courante, politique, intrigue policière mais aussi cuisine et gastronomie, crise du logement, difficulté de transport et autres bouleversement de la Chine modeste qui viennent enrichir de manière plus ou moins pittoresques les enquêtes de Chen Cao.

Il y traduit la corruption de son pays d’origine, de la perversion pour l’argent qui la corrompt mais aussi les enjeux écologiques du pays comme c’est le cas dans son septième tome, Les courants fourbes du lac Tai. Dans le dernier tome sorti à ce jour, Dragon bleu, tigre blanc, par exemple, il n’hésite pas à évoquer Bo Xilai, un prince rouge – soit un descendant des hauts dirigeants du parti communiste chinois qui a accédé au pouvoir politique, économique et militaire sous la République Populaire de Chine – qui fut chef du Parti Communiste Chinois de 2007 à 2012 avant d’être arrêté et jugé pour corruption, détournement de fond et abus de pouvoir.

 

Qiu Xiaolong est assez dur dans les mots qu’il emploie comme le montre cet extrait tiré de Dragon bleu, tigre blanc :

« Notre société est pourrie jusqu’au trognon, dit Vieux Chasseur. Maintenant que la corruption est ancrée dans les profondeurs du système, on ne peut que tomber dans le cynisme et la désillusion ».

Pourtant, Qiu Xiaolong garde dans ses romains un point de vue neutre et ne propose qu’une analyse lucide de la Chine actuelle afin de laisser une chance au lecteur de réfléchir par lui-même au travers des enquêtes de Chen Cao. Cela lui vaut portant d’être censuré dans son pays d’origine, certains passages étant supprimés et la ville de Shanghai devenant purement et simplement la ville anonyme H.

 

Aux spéculations quand à sa ressemblance avec son personnage principal, Qiu Xialong répond cependant : « Je ne suis pas le détective Chen, je n’ai jamais été flic ou membre du parti ». Il reconnaît cependant une similarité d’esprit, en particulier à propos de leur passion commune pour la poésie et la nourriture.

 

Œuvres principales

 

    • Les enquêtes de Chen Cao en 9 tomes (entre 2000 et 2013)

             Le premier tome, Mort d’une héroïne rouge, remporte l’Anthony Award – prix américain pour les livres d’enquêtes et de mystères – en 2001.

 

 

    • Trois hors-série
      • Cité de la Poussière Rouge (2008)
      • La Bonne Fortune de M. Ma (2011)
      • Des Nouvelles de la Poussière Rouge (2013)

 

    • Poésie
      • Treasury of Chinese Love Poems (2003), livre de traductions poétiques
      • Lines Around China (2003), recueil
      • Evoking T’ang (2007), livre de traductions poétiques

 

Article rédigé par Elodie
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15 septembre 2015

FÊTE DU LIVRE DU 9 AU 11 OCTOBRE À AIX-EN-PROVENCE

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Salut tous le monde !

 

Du 9 au 11 octobre se tiendra le fête du livre à Aix-en-Provence.
L'invité de cette année n'est autre que l'écrivain suédois Henning Mankell, célèbre dans le monde du polar.
Il sera accompagné par deux autres auteurs de polar, l'un venant du Mozambique et l'autre étant l'écrivain chinois Qiu Xiaolong.
Mon équipe et moi-même aurons peut-être le plaisir de vous proposer une interview de Qiu Xiaolong dans la mesure où l'auteur n'ait pas un programme trop surchargé.
En tant que participante à l'organisation de cette fête, je ne peux que conseiller aux amoureux du livre qui en ont la possibilité d'aller y faire un tour.

 

  

                                       Henning Mankell                             Qiu Xiaolong

 

#Elodie
15 septembre 2015

AU ROYAUME DE CARTHYA - LA VENGEANCE DE RODEN : UNE SUITE PARFAITEMENT RÉUSSIE

La vengeance de roden

   

  Titre : Au Royaume de Carthya - Tome 2 : La vengeance de Roden

  Auteur : Jennifer A. Nielsen

  Éditeur : Bayard Jeunesse

  Prix : 15,90€

  Parution : 21 novembre 2014

  Nombre de pages : 356

  Genre : Fantasy, Aventure

  Résumé : 

À peine couronné roi, Jaron est victime d'une tentative d'assassinat, orchestrée par son ennemi Roden. Ce dernier lui apprend que, dans dix jours, des pirates vont envahir son royaume. Jaron soupçonne le roi Vargan de s'être allié avec eux pour s'emparer de son trône... S'il veut préserver la paix et conserver son titre, le jeune souverain n'a qu'une solution : fuir et vivre sous son ancienne identité. Il charge alors son fidèle ami Tobias de le remplacer pendant son absence et part en Avénie. Là-bas, il espère s'infiltrer dans le camp des pirates afin de les rallier à sa cause...

 

 

Je reviens après une certaine absence. La rentrée dans la cour des grands (j'aime cette expression, je ne sais pas pourquoi...) a été ardue et j'ai une tonne de livres à lire dans le cadre de mon DUT pour devenir éditeur. Non pas que cela me déplaise, bien au contraire, mais du coup j'ai moins le temps pour mes lectures personnelles. Enfin bon, passons. Je fais mon retour avec La vengeance de Roden, le second tome de la trilogie Au Royaume de Carthya écrite par Jennifer A. Nielsen et éditée par Bayard Jeunesse. Je vous avez déjà parlé de son premier tome, Le faux prince, qui m'avait littéralement bluffée et qui s'était avéré être mon coup de cœur du mois. Alors, qu'ai-je concrètement pensé de cette suite ?

 

J'ai débuté ma lecture avec une certaine appréhension, je dois l'avouer. Jennifer A. Nielsen arriverait-elle à écrire une suite meilleure que le premier tome ou, du moins, en écrire une de la même qualité ? Car faire mieux, c'est assez compliqué. Verdict ? Je ne suis pas déçue. On retrouve dans ce tome beaucoup d'éléments qui ont fait le succès de cette série qui, soyons honnête, est largement sous-estimée. Elle mériterait bien plus de publicité dans les commerces et auprès des lecteurs.

 

Déjà, il y a Jaron. Comme il le dit si bien lui-même, dès qu'il ouvre la bouche en a envie de l'étriper. Pourtant, c'est certainement ce qui fait de lui un personnage des plus intéressants. Beaucoup plus intelligent qu'il ne le laisse paraître, son utilisation des mots est tout simplement magistrale. Je crois bien ne jamais avoir vu un adolescent aussi retors que lui dans un roman. Il ne fait d'ailleurs pas du tout son âge, nous donnant l'impression d'être bien plus âgé que dans le tome un alors que seulement un mois s'est écoulé entre les deux tomes. On a vraiment l'impression d'avoir à faire à un jeune adulte ou, en tout cas, à un adolescent proche de la majorité, que ce soit dans ses paroles, dans ses actes, dans sa vision des choses et du monde ou bien à travers les actions de ceux qui l'entourent vis-à-vis de lui. Ce qui est, en soit, vraiment très bien joué de la part de l'auteur même si j'aurais aimé retrouver un peu plus de l'innocence des enfants qu'elle nous avez dépeint dans le premier tome. Que ce soit Jaron ou bien Saige, les deux ne manquent pas de témérité et d'audace, ce qui les mène souvent à en payer le prix fort. Même si personne ne le considère comme un bon souverain, il ne fait aucun doute, en vue de son attitude, que du sang royal coule dans ses veines.

 

J'ai été heureuse de retrouver les personnages de Mott, Tobias, Amarinda, Imogen - qui m'a gonflée durant un temps dans ce tome - et Roden. Ce dernier a sans doute été la plus grande surprise de ce tome. Il est sans doute le personnage que la "compétition" pour devenir le prince Jaron a fait le plus mûrir. Comme Jaron, il fait bien plus adulte, comparé à Tobias qui reste toujours aussi enfantin - et dans un sens cela fait un peu de bien. Dans le tome un, il me manquait un petit quelque chose pour parfaitement apprécier Roden. C'est chose faite et je regrette que ce ne soit pas arrivé plus tôt pour que je puisse en profiter un peu plus longtemps.

 

Si Conner est toujours une grosse tête à claque insupportable avec ses paroles perpétuellement remplies de sous-entendus, les nouveaux personnages intégrés dans ce tome apportent tous un petit quelque chose. Que ce soit la pauvre Nila, le vieux Messire Harlowe, le fameux roi Vargan convoitant le trône de Carthya, Gregor, le capitaine de la garde royale de Jaron ou encore, côté pirates, Fink le messager, Erick le chef des voleurs et Devlin le chef des pirates. Qu'ils soient pitoyables, adorables ou cruels, ils étaient tous intéressants à suivre et on ne peut s'empêcher de se demander quel rôle ils vont jouer dans le plan tordu de Jaron. Car chez lui, si un plan n'est pas tordu alors ce n'est pas un plan.

 

Si l'énorme bluff dans Le faux prince n'est pas présent dans celui-ci - cela aurait été difficile dans le cas contraire - Jennifer A. Nielsen a quand même réussi à me berner, une fois de plus. Car si j'avais certaines idées pour certains d'entre eux, je me suis souvent fourvoyée pour la plupart. Ce qui n'en est que plus divertissant. Et puis il y a l'univers des pirates qui, bien que cruel, est tout à fait rafraîchissant. Je me suis plu à découvrir cet univers impitoyable avec Saige qui arrive malgré tout à nous faire voir une facette plus sympathique de ce monde de barbares. Voleurs ou pirates, ils n'en restent pas moins des humains avec des sentiments. On a vraiment l'impression de se retrouver immerger dans ce monde qui tantôt nous fascine tantôt nous donne des sueurs froides. Et j'ai envie de crier : "Pirate un jour, pirate toujours !" (Quoi ? Je me suis trompée d'expression ?). Il reste la couverture qui reste tout aussi soignée que la premier, si ce n'est plus.

 

Pour conclure, La vengeance de Roden est tout à fait à la haute du premier volume. Les actions s'enchaînent sans nous empêchant de refermer le livre ne serait-ce qu'une seconde et cet humour léger et agréable caractéristique de cette trilogie est au rendez-vous, parfaitement dosé. Les personnages sont recherchés et le héros est un personnage que l'on pourrait qualifier d'hors du commun avec un point de vue des plus originaux. L'histoire de ce tome prend une tournure un peu plus sombre et adulte que Le faux prince et le tome trois - que j'attends avec une grande impatience - promet un scénario encore plus sombre (ce qui n'est certainement pas une mauvaise chose, au contraire). Un roman à dévorer sans modération .

 

Chronique rédigée par Elodie
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  • Bienvenue sur "Les lectures d'Elna", un blog rédigé à quatre mains par deux filles passionnées de littérature, à ses différents niveaux. Vous trouverez par ici des critiques d’œuvres littéraires qui, nous l'espérons, vous donneront l'envie de lire.
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